LE PROJET
Pour commencer, il faut bien avouer que nous avons la bougeotte. 2 ans, c'est surement notre record de temps installé dans la même maison. Nantes, Bordeaux, Royan, Niort, Salon de Provence, Marseille, Poitiers, Nîmes... il faut nous suivre, les cartons ne nous font plus peur. L'idée de partir s'installer à l'étranger pour quelques années nous a plusieurs fois traversé l'esprit, au point d'avoir des opportunités concrètes.
L'idée de partir faire un "tour du monde" (on s'entend) germait dans notre tête depuis quelques mois mais le concept restait à la fois abstrait ou plutôt fantasmagorique. Mais le projet est né il y a un an lorsque nous nous sommes pris avec Juju à rêver de s'offrir une parenthèse d'un an dans nos vies pour le voyage, l'aventure, la famille... Et les choses se sont accélérées en avril dernier pour plusieurs raisons:
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Le camping-car était dans le jardin depuis quelques mois. Ca aide! Un investissement fantasmé depuis plusieurs années en se plongeant dans les magasines spécialisés, des nuits à étudier les différentes configurations, les marques, l'autonomie, à faire les concessions, les salons... Bref, nous nous sommes lancés en novembre dernier avec l'objectif de partir le plus souvent possible, les week-end (qui sont courts chez nous car je bosse tous les samedis) et sur les vacances. Un investissement bonheur, pour "kiffer" sans anticiper, sur des courtes périodes mais le plus souvent possible. C'est important de dire que le deal était clair: Nous achetions un camping car et nous nous laissions un an pour voir si financièrement c'était supportable. Et allions nous réussir à partir assez régulièrement pour en faire un achat utile?....
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Un raz le bol professionnel. Si tous les métiers ont leurs parts de stress, d'investissement personnel, d'engagement, de pression et de responsabilité (le contraire serait ennuyant) j'étais, personnellement, arrivé à la fin d'un cycle. Je ne m'épanouissais plus vraiment et ne voyais plus qu'elle était ma valeur ajoutée au sein de mon travail. Ceci bien sûr dans un contexte particulier mais en faisant abstraction de ce dernier, j'avais envie et besoin de changement. J'aime que ça bouge, et surtout que mon action ait du sens, quel qu'il soit. En parallèle, Julie n'était pas attachée à sa boite, ni à son poste, pas de frein de son coté non plus.
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L'envie de voir grandir les enfants et partager davantage de choses avec eux. Le temps passe vite. Dans nos vies modernes nous avons le temps de rien. Nous avons la tête dans le guidon, nous courrons derrière le temps, suspendus à nos smartphones et le dimanche nous soufflons un peu en appréhendant déjà la dure semaine qui nous attend. C'est la vraie vie me diront certains, en tout cas c'était la mienne aussi. Mais l'idée grandissait dans ma tête que je devais inverser mes priorités (appuyé par des rappels récurrents des enfants quant au manque de temps passé avec eux) et ainsi partager bien plus de choses avec ma famille. Trop souvent on m'a dit "Je me suis réveillé trop tard, j'ai pas vu mes enfants grandir" ou "j'ai raté des moments importants"... Attention tout va très bien dans notre équilibre familial mais le calcul est vite fait entre le temps passé au boulot et celui à la maison.
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L'âge des enfants: C'est un facteur important car dans notre cas c'est un projet familial. Il ne s'agit pas de programmer égoïstement, entre adultes, sans prévoir les répercutions pour nos enfants. A commencer par l'école! De ce point vue là, le timing nous semblait idéal. Les 2 grands clôturaient tous les deux une très belle année scolaire (CP et CE1). Nous sommes en mesure d'enseigner le programme de l'année suivante avec un minimum de préparation. Enfin, si nos enfants étaient attachés à leurs copains d'école et de sport, ils ont l'habitude de bouger géographiquement de part mon métier (8 déménagements en 10 ans aux 4 coins de la France). Il était certain que si le projet était sympa et que nous les impliquions autant que nous l'étions, ça passerait sans soucis. Nous n'aurions pas réfléchi de la sorte en plein collège.
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Le voyage: Nous ne sommes pas des baroudeurs de l'extrême mais nous avons déjà pas mal voyagé. En tout cas assez pour savoir à quel point cela ouvre l'esprit, cultive, permet des rencontres inoubliables, procure des sensations et émotions que les appareils photos ne sauront jamais retranscrire...
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L'aventure et sortir du confort: Si je ne suis pas dans un état d'esprit minimaliste, l'expérience de passer de 130m² tout confort à 10m² est hyper enrichissante. Ce sera certainement riche d'enseignements à l'avenir, j'en suis convaincu. Pour nous mais aussi pour les enfants. Ce sera un moyen naturel de les sensibiliser à quelques valeurs. Le non-gaspillage (ex: la consommation d'eau est de 550 litres en moyenne pour 5 personnes par jour en France contre 40L en camping car), l'économie d'énergie, le respect de chacun dans un environnement restreint, l'ouverture d'esprit via les rencontres, l'adaptabilité, se faire comprendre malgré la barrière de la langue, gérer un budget... Qu'est ce qui est véritablement indispensable? Bref, loin l'idée de basculer dans l'extrême et le 150% écolo/bio/végan/anti société de consommation mais l'expérience est intéressante. Et le coté aventure m'excite pas mal. Se débrouiller avec peu, gérer l'imprévu, prendre du recul. Ce sont mes côtés Kolanta/Mc Giver qui se réveillent. Est ce qu'ils vont se révéler c'est autre chose...
LE PARCOURS
Sur le papier notre périple devrait ressembler grossièrement à cela. Mais nous voyagerons aussi au gré de nos envies, nos ressentis, du climat, du budget, ...
